SEANCE DE MUSCULATION POUR LECTEUR C.D. ADCOM GCD 575
 


Cet article a été publié initialement dans l'Audiophile (Editions Fréquences) N°29 en juin/juillet 1994. Il est reproduit içi sans modification majeure, tant il nous parait encore d'actualité. L'appareil fonctionne d'ailleurs encore très bien comme çelà  15 ans après.

Lorsque paraissait l'article de Philippe DAVID "le Tuning - mode d'emploi" (L'Audiophile N° 25 - Oct.Nov 1993), l'auteur de ces lignes achevait un projet d'amélioration de son lecteur de C.D. Adcom personnel. Mêmes maux, mêmes remèdes direz-vous... Presque !

La réalisation que nous vous proposons est empreinte de la même philosophie mais elle se veut moins ambitieuse tant par les moyens à mettre en oeuvre, que par nos compétences dans le domaine, même si rigueur et soin restent de mise.

Bon, alors, l'Adcom direz-vous ! Un 16 bits traditionnel éprouvé (Philips TDA 1541) bien mis en oeuvre, Audio-Technica s'étant même penché sur le berceau du bébé nous dit-on dans le banc d'essai de la Nouvelle Revue du Son (Octobre 1989). Plus intéressant encore, l'étage de sortie fonctionne en pure classe A, qui plus est sans condensateurs de liaison (couplage direct) ce qui ne déplaira pas à Pierre JOHANNET (cf. articles sur la mémoire des composants).

Là où le tableau s'assombrit quelque peu, c'est lorsqu'on soulève le capot (léger) : Châssis en tôle pliée, transformateur d'alimentation maigrichon de provenance inconnue (sud-est asiatique) coincé entre le système de lecture et la carte mère où résident l'ensemble des composants sensibles. Bigre, si ça vibre et rayonne (ce qui est hélas toujours le cas), bonjour les soins apportés au reste !

Diagnostic : Il y a là matière à améliorer le design.

Remède : Muscler la dite alimentation en la soulageant de quelques tâches primordiales, filtrer le secteur et loger le tout à l'extérieur dans un boîtier ad-hoc, et puisqu'on y est saupoudrer de quelques plaques de matériau amortissant aux endroits stratégiques.

Coût/risques : Environ 120 €, modification entièrement réversible et à la portée de tout individu soigneux disposant au minimum d'un fer à souder, d'un multimètre basique et d'une perceuse pour le coffret externe. Nul besoin de compétences particulières en électronique, on reste dans le domaine de l'électricité.

Attention toutefois, vous invalidez la garantie du constructeur ... mais vous le saviez déjà !

Ingrédients :

Mode d'emploi :

Le transformateur d'origine, dont nous avons dit tout le bien que nous en pensions, dispose d'enroulements multiples sur le secondaire pour alimenter les circuits analogiques, numériques et de gestion (affichage et mécanique). Le pauvre semble bien frêle, et, ne pouvant être au four et au moulin, il faut lui adjoindre un grand frère... (voire deux pour les puristes... l'auteur n'est pas allé jusque là, mais il y songe !) afin de le soulager. Concrètement, on confiera l'alimentation de la partie analogique (connecteur P301) à un second transformateur (voir schémas).

 Schéma N° 1:

Il s'agit d'un schéma simplifié de l ' alimentation d'origine avec les numéros de référence des connecteurs et de leurs contacts ainsi que la couleur des fils, tels qu'ils figurent sur la documentation constructeur et sur l'appareil.Alimentation d'origine (interne)

P305 et P306 sont implantés sur une petite carte située au fond du lecteur, à proximité du cordon secteur et sont commandés par l'interrupteur Marche/Arrêt d'origine.

P303, 302 et 301 sont situés sur la carte principale, en amont des circuits de redressement et de régulation (c.-à-d. avant les ponts de diode et les régulateurs 7805, 7815 et 7905, 7915).

P303 distribue du 5 Volts alternatif dédié au panneau d'affichage du lecteur.

P302 distribue du 2 x 9 Volts alternatif pour l'ensemble de la partie digitale (moteur, faisceau laser, etc.) et du 33 Volts alternatif pour une autre partie dédiée au panneau d'affichage et fonctions connexes.

P 301 distribue du 2 x 18 volts alternatif dédié principalement à la partie analogique (étages de sortie).

Il s'agit là bien entendu des tensions alternatives de sortie du transformateur.

Schéma N° 2:

Alimentation modifiée (externe)Il s'agit du schéma du boîtier d'alimentation tel que réalisé par l'auteur. Vous noterez l'interposition du filtre Schaffner avant les transfos et la présence du second transformateur chargé d'alimenter le bornier P301 (2x18 V. AC ), le transformateur d'origine alimentant, comme auparavant, les 2 autres borniers (P 302 et P 303).

Mise en oeuvre :

Dessouder soigneusement tous les fils de connexion sur le transfo d'origine dans le lecteur, puis sur les picots des différents borniers (P306, 305, 303, 302 et 301).

Dévisser les 2 écrous de fixation du transformateur et l'enlever.

Dessouder le cordon d'alimentation secteur du C.D., puis l'extraire afin de pouvoir agrandir le passe-fil situé en face arrière du lecteur... car nous devrons y faire passer plus tard le ou les câbles type PTT venant de l'alimentation externe ( à moins de démonter entièrement le C.D. afin de pouvoir le percer pour y fixer des connecteurs, ce qui est une toute autre histoire !).

Procéder ensuite au perçage et au montage du boîtier d'alimentation externe et y implanter l'ensemble des composants et des fils. Bien connecter les 2 transfos en phase, s'aider éventuellement d'un voltmètre et d'une vraie terre pour détecter le sens de branchement phase-neutre du 2ème transfo s'il n'est pas repéré.

S'agissant de la sortie du boîtier d'alimentation externe, il y a 9 fils à connecter.

L'auteur a utilisé 2 connecteurs de sortie (1 connecteur femelle 3 broches pour le transfo dédié à l'analogique, 1 connecteur femelle 6 broches pour l'autre) et 2 câbles de type PTT écrantés (1 de 2 paires, l'autre de 3 paires) munis de ferrites. On peut n'utiliser qu'un seul connecteur (9 broches) et un seul câble (5 paires).

Insérer le ou les câble(s) dans le lecteur par le passe-fil d'origine (préalablement agrandi). Enfin, il ne reste plus qu'à raccorder dans le lecteur tous ces fils sur les 3 borniers P 301, 302 et 303.

Vous noterez que c'est maintenant l'interrupteur du boîtier externe qui commande la mise en route du lecteur, celui situé sur l'Adcom étant déconnecté. Vous pouvez placer des tores de ferrite sur les différents câbles (arrivée et/ou sortie).

Une option, que dis-je, une coquetterie susceptible d'améliorer l'écoute. Cet appareil ne permettant pas d'origine d'éteindre le panneau d'affichage, on pourra fort judicieusement intercaler un interrupteur entre le transfo et le bornier P303 et le tour est joué... on peut savourer à l'aveugle.

Tips, tricks et autres babioles pas chères :

Pour une meilleure immunité du lecteur aux vibrations internes et surtout externes, nous avons utilisé des pavés de pâte adhésive BOSTIK Blu-Tack principalement sous le capot, dans le fond, sous le chariot et sur l'étrier support du mécanisme de lecture que nous supposons être d'origine Teac. Le Blu-Tack est une sorte de pâte à modeler adhésive (se présentant sous forme de plaques d'environ 20 x 7 x 0,5 cm.) très prisée par les audiophiles britanniques et utilisée par les gens de chez Tannoy, Goodmans, Creek, etc. Ils en mettent partout, y compris autour des condensateurs céramique afin de les empêcher de vibrer. On peut le trouver chez certains revendeurs de matériel pour les beaux-arts (si, si !).

Enfin nous avons disposé une plaque de granite sur le lecteur afin de l'alourdir sensiblement, placé un bouchon (fiche cinch chargée par une résistance de 75 Ohms) sur la sortie numérique de l'appareil et blindé à la feuille de cuivre certains composants critiques (C.I, convertisseur, quartz horloge et condensateurs d'alimentation) selon les recommandations de Philippe DAVID.

Il va sans dire qu'il faudra ensuite laisser chauffer une petite heure, que le lecteur devra être installé selon les règles de l'art (bon support) et le boîtier d'alimentation à quelque distance. L'écoute est transfigurée, tout semble plus fluide, plus aéré, avec plus de punch, en un mot plus musical. Le jeu en vaut vraiment la chandelle et une confrontation avec d'autres matériels plus huppés se révèle très intéressante, même édifiante.

N.B. : On pourrait aller encore plus loin en se penchant sur des facteurs tels que puissance des transfos (25, 40 ou 60 VA !), structure (torique ou carré, voire double C). Ces pistes intéressantes restent à explorer. Qui relèvera le gant ?


Où trouver les ingrédients
:


Adcom GCD 575 Manual (pdf)

Adcom GCD 575 - Essai (NRDS 131- Oct 1989)




Dernière mise à jour 04-07-2010
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