Il existe plus de 100.000 platines Linn à travers le monde. A
l'exception des modèles modifiés par Pink Triangle et
Origin Live, elles
utilisent toutes le moteur 24 pôles synchrone à courant
alternatif
Airpax ou Premotec (Philips). Il en va de même pour les Rega Planar, Ariston, Heybrook TT2 et
beaucoup
d'autres platines LP....
Cette anodine petite pièce de moteur est capable du meilleur comme du pire si le minimum de soins dans le design de son alimentation n'est pas observé. Dans la plupart des cas les constructeurs vont au plus économique et se contentent du plus élémentaire circuit composé d'une résistance et d'un condensateur, c'est le cas par exemple de la Linn de base (circuit dit "Basik"). Vous êtes à la merci de toutes les pollutions secteurs (moteurs industriels, néons, hallogènes, téléphones cellulaires et autres circuits digitaux et/ou basés sur une horloge !).
Il existe 2 écoles de pensée pour alimenter cette
chère
platine LP. L'une suggère d'abaisser le voltage du secteur
(entre
90 et 65 volts) via un plus que conséquent transformateur
de qualité (Naim Armageddon, Norton Airpower). L'autre
école
reconstruit un signal secteur 50 Hz (33t/mn) et 67,5 Hz (45t/mn)
le plus pur possible au moyen d'un oscillateur basé sur un
cristal
de quartz (Linn Valhalla et Lingo, Manticore MB6, carte Hercules). Certaines de ces alims ont fait
l'objet
d'un B.E. comparatif en Mai 1998 dans la revue Hi-Fi World.
Par ailleurs, il a été reporté que le Lingo (dans
sa première mouture) injectait
au niveau du secteur tout un tas de cochonneries...comme si un lecteur
de CD était branché sur la même ligne, ce qui est
un
comble. En tout état de cause je n'ai jamais été
convaicu
par le Lingo et encore moins par son prix !
Le schéma publié ici se rattache bien
évidemment
à la première école et se trouve très
proche
des premiers prototypes Naim. Le but est d'empêcher au maximum la
génération de vibrations au niveau du moteur.
Naim utilise un transfo torique de 480 VA, Norton un 1000VA (oups !).
Nous nous sommes contentés de 100 à 120 VA, la puissance
ne présentant à notre avis (et à ceux
d'audiophiles
du forum Analogue Addicts) ici aucun avantage majeur en terme
d'écoute
subjective. Par contre on peut abaisser la tension de sortie à
environ
2X35 Volts pour un minimum de vibrations... mais il faudra accompagner
manuellement le plateau au démarrage. Le transformateur dispose
d'un écran électrostatique relié à la
terre.
Nota : cette alim (comme celle de Naim) ne permet pas de faire tourner la platine en 45 t/mn.
Il existe 4 fils reliant l'alimentation (transfo) au moteur. 2 fils gris, 1 rouge et 1 bleu. Les 2 résistances en parallèle sont insérées sur le rouge et le bleu, le 2 condos en parallèle n'étant insérés que sur le bleu. On peut insérer un filtre Schaffner, ce n'est pas obligatoire mais il n'est pas interdit d'essayer non plus. Loger le tout dans un boitier chic (certains utiliseront un boîtier en bois) à éloigner bien sûr de la platine. C'est l'interrupteur du boitier qui commandera maintenant la mise en route de la platine, celui de la Linn d'origine étant inactivé.
Ma Linn tourne comme une horloge depuis Décembre 1993 avec cette alim. Au pire si vous trompez dans les branchements (couleurs des fils) soit la Linn ne démarre pas... soit elle tourne à l'envers ! Cette réalisation revient à environ 150 €uros en ne lésinant ni sur la qualité du transfo, ni sur celle des connecteurs (XLR) et du boitier (alu). Attention à ne pas sectionner les fils sortant du moteur Philips, il sont courts et fragiles (voir illustration ci-dessus).
A vos fers à souder.
Ci dessous quelques photos d'une superbe réalisation d'un
audiophile bordelais dénommé "l'autruche" qui n'a lésiné sur rien, des
composants surdimensionnés, un boitier Metronome Technologie et
pas moins de 2 transfos.... bravo Stéphane.
Ci dessus détail du circuit avec les 2 résistances et
les 2 condensateurs (à rapprocher du schéma du haut).